La présente encyclopédie a vocation à fournir une description large et précise des Morakhans sous leurs différents aspects, qu'ils soient historiques, géographiques, économiques, politiques, etc. Icelle sera décomposée en articles qui seront publies progressivement et sans ordre prédétermine, et dont la cohérence globale sera garantie par une table des matières permettant d'organiser et structurer l'ensemble des articles, en assurant une navigation rapide entre iceux.
Langue(s) officielle(s) : Le mor (langue fictive) et le morsaman (russe de 1833).
Autres langues reconnues : Le khvicz (tatare) ; le blêmien (roumain) ; le turkiye (turque) ; le brann (hongrois).
Drapeau :
Devise officielle : Paix, Equité, Liberté.
Hymne officiel : Aucun pour l'instant.
Monnaie nationale : Balkansk (équivaut au rouble russe).
Capitale : Voïvograd.
Population : 43 451 629 habitants. (24/07/2017)
Principaux personnages :
Le Wolgin Remian Walentynowicz Poliakow
Le Wolgin du Comité révolutionnaire de Morakhan est le dirigeant de la faction actuellement au pouvoir en Morakhan. Il est nommé par les membres du Comité, et peut être destitué à tout instant.
Le Zarecznic chargé des Affaires étrangères Menisk Farfadowicz Dajelinow
Le Zarecznic chargé des Affaires étrangères est l'équivalent du ministre des Affaires étrangères en Morakhan. Il est chargé, avec son Zarecznictwo, de l'écriture et de la lecture des missives diplomatiques.
T Tatar.e- nom commun. peuple habitant la steppe eury-nazuméenne, d'origines nazuméenne, vivant autrefois en dessous des régions sibériennes du Nazum et ayant traversé le détroit. Désigne progressivement l'ensemble des populations nomades entrées en conflit avec les peuples slaves et leur ayant disputé le pourtour de la mer Blême. Bien qu'on parle parfois de tatares pour les peuples occupant l'actuelle translavia, les peuples nomades nazuméens furent pour parti repoussés et hybridés aux slaves lors des incursions varnaciennes sur le territoire de l'actuel Drovolski. La catégorisation de tatare en Eurysie est donc davantage politique que fondée ethniquement ou culturellement, ces peuples s'étant largement mélangés aux peuples slaves pendant toute la fin du Moyen-Âge. - nom masculin. Ensemble des langues parlées par les peuples tatares, dont fait partie le khvicz.W Wal, Wel, Wil, Wol, Wul, Wyl, Wjul, Wël, Wjal - préfixe. Indique un titre de noblesse et une région d'appartenance. Le préfixe V- un titre de noblesse ainsi que la provenance du noble, qui se place donc devant un nom propre. Il prend toujours une majuscule, même en milieu de phrase, étant donné que c'est une partie intégrante du nom. Utilisation similaire en Polkême. Wolgin - nom commun. masc. Indique le dirigeant d'un régime de transition.Z Zagroy - nom commun. masc. Indique un titre porté par les souverains de Morakhan. Descendant de César (Caesar → Caezar → Cezar → Czar → Tzar → Tzagr → Zagr → Zagroy). Zagroyat - nom commun. masc. Indique un régime politique où le souverain est un Zagroy. Zagroyiste - nom commun. adject. Indique un partisans du Zagroyat et du Zagroy, qui lui est favorable. Zagroyisme - nom commun. adject. Indique une idéologie politique qui prône ou soutient la zagroyauté, c'est-à-dire un régime politique dans lequel le chef d'une nation porte le titre de Zagroy. Zarecznic - nom commun. masc. Dirigeant d'un Zarecznictwo, c'est-à-dire l'équivalent d'un Ministre ou un Président de collège en Morakhan, sous un régime de transition. Zarecznictwo - nom commun. masc. Organe dirigé par un Zarecznic, un Ministre, pendant une période de transition.
La Morakhan est un pays de l'Eurysie de l'Est, d'une superficie de 217 296 km². Elle borde, au Sud de son territoire continental, La République Translavique (Трансcлавская Республика | Transslawskaja Respublika) et la Démocratie Communiste Translave (Трансславянская Kоммунистическая Демократия | Transslawanskaja Kommunisticzeskaja Demokratija). Au Sud-Ouest, elle borde la Polkême (Пŏлккантри | Pŏlkkantri). Au Nord-Est, elle borde le Themiasme (Þемиаcм | Þemiasm), ainsi que le Drovolski (Дровольский | Drowołskij). À sa frontière avec le Drovolski, elle a un Mur de Protection Antiradiation (Стена Aнтирадиациŏнной 3ащиты | Stena Antiradiaciŏnnoj Zaszczity), qui a pour fonction de les protéger de tout nuage radioactif.
Au Nord-Est, au niveau de la frontière avec le Drovolski et le Themiasme, la Morakhan possède de vastes montagnes : les montagnes Zakrevskiy (Закрeвский | Zakrewskij). Au Nord, se trouvent les montagnes des Balkansk (Балканск | Balkansk), fierté mor, qui donnent leur nom à la bataille des Balkansk, où les armées de Souleiman (Сўлейман | Sulejman) furent vaincues. Entre les deux, se trouve le Petit-Lac (Маленькоеозеро | Maleńkoeozero), et plus à gauche, se trouve son grand frère, le Grand-Lac (Большоеозеро | Bołszoeozero). Au sud, se trouve la Grande steppe translave, et à l'Est se trouve le Carbanube, un fleuve très important pour les branns, qui trouve sa source en Polkême. Sur la côte, on trouve les îles Sarcastov (Саркастовы острова | Sarkastowy ostrowa), un paradis fiscal appartenant à la Morakhan.
L’agriculture est un processus par lequel les êtres humains aménagent leurs écosystèmes et contrôlent le cycle biologique d’espèces domestiquées, dans le but de produire des aliments et d’autres ressources utiles à leurs sociétés. C’est l’ensemble des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des sols, et, plus généralement, l’ensemble des travaux sur le milieu naturel permettant de cultiver et de prélever des êtres vivants utiles à l’être humain.
En Morakhan, l’agriculture apparaît dès six mille ans avant Jésus-Christ, selon le calendrier grégorien. En effet, grâce à la proximité avec la langue de Rhême et l’Afarée de l’Est — étant des régions d’apparition de l’agriculture — la Morakhan, et plus généralement plusieurs pays d’Eurysie de l’Est, ont reçu icelle bien plus tôt. Cependant, si certains d’entre eux l’acceptent facilement, notamment dans la zone occupée par les populations de la langue au sud, qui participent au diffusement de l’agriculture, la Morakhan — alors occupée, quant à elle, par les tribus steppiques — réfute cette pratique nouvelle, l’endroit étant plutôt nomade.
Cela change avec l’arrivée des proto-Slaves et proto-Blancho-Slaves (IRL : Balto-Slaves, Lituaniens et Lettons). Iceux, pourtant nomades, se « convertissent » rapidement. Grâce aux avantages de l’agriculture, la population augmenta rapidement, et iceux prirent l’avantage sur les tribus des steppes. Icelles vont alors adopter le système et se mêler aux proto-Slaves et proto-Blancho-Slaves, ce qui donnera les Translaves et les khanats qui en suivront.
Au xıxe siècle, la révolution industrielle et l’industrialisation de la Morakhan font reculer la place de l’agriculture dans la société et créent une nouvelle classe sociale : les ouvriers. Cependant, l’agriculture, même avec l’arrivée de l’industrie, ne perd pas tant en place. Au xıııe siècle, c’était quatre-vingt dix pour cent de la population ; après le xıxe, ce sont quatre-vingts pour cent.
En mille huit cent deux vingt quinze, c’est l’instauration de la République Démocratie Collectiviste, puis de la République Socialiste Fédérative Soviétique (qui vient de sovyet, conseil en mor, car était composé en sovyet, conseil donc) en mille huit cent trois vingt. Pour accomplir sa vision du communisme, Vladimir, dit Volgin, a intégré dans sa révolution ouvrière les agriculteurs. Cela pourra se refléter dans le drapeau qu’il avait lui-même confectionné. Durant cette période, c’est également l’essor de la classe ouvrière par rapport à la classe paysanne, et l’industrialisation du pays — chose qui va être perpétrée par Michel II et Vladimir Ier après le rétablissement de la Monarchie.
Drapeau de la RSFSM Aujourd’hui, l’agriculture, ce sont trois vingt pour cent de l’économie. C’est un recul de près de vingt dix pour cent par rapport au xıııe siècle. Certains peuvent penser cela très gros ; d’autres, comme le tsar Vladimir, pensent au contraire que cela n’est pas assez. Ainsi, il veut développer l’industrie pour sortir d’une économie semi-industrialisée, même si le but n’est pas d’éradiquer l’agriculture, mais au contraire de l’industrialiser, grâce à des machines plus développées, et de faire monter la production. Cela est un réel défi pour le gouvernement actuel et le Ministre-Président.
Prenons désormais l'avis d'un du principal concerné : un agriculteur. La question lui a donc été posée : « — Moi, j’dirais pas qu’c’est mal, c’t’affaire d’industrie. Non, c’est pas ça. Si iceux là-haut veulent faire des machines pour nous aider, ben, qu’y fassent. Mais faut pas croire qu’ça pousse mieux l’blé avec des boulons, hein. Et pis, la terre, ça s’commande pas comme une usine. Y a l’temps, y a l’soleil, y a l’savoir. Tout ça, c’est pas dans un moteur. Moi, j’ai vu les plans qu’iceux d’la Capitale nous ont montrés. C’est beau, sur papier. Mais sur nos champs, ben, j’sais pas. On verra bien.
Ce que j’crains, c’est qu’on nous oublie, qu’on pense qu’à l’acier et aux fumées, qu’on croie qu’on est des vieux restés d’la charrue. Pourtant, c’est nous qu’on nourrit tout l’monde. Alors si on nous respecte, si on fait pas les choses à moitié, ben moi, j’veux bien essayer. Faut juste pas qu’on nous écrase au nom du progrès. Le progrès, ça doit nous aider, pas nous remplacer.
Alors voilà. J’suis pas contre. Mais j’veux voir. J’veux qu’on m’prouve qu’c’est bon pour nous, pas juste pour les grands discours. » Nous pouvons donc en déduire un espèce de scepticisme ouvert. Nous avons maintenant pu receuillir une lettre de Boris Mikhaïlovitch Val Zharovka, Conseiller d'État effectif et Président du Syndicat Fédératif des Communes Rurales et de l’Artisanat Paysan (SFCRAP), au gouvernement blanc. La voici : « C’est avec loyauté et prudence que je m’adresse à la Chancellerie Impériale et au Gouvernement Blanc de Sa Majesté Impériale, au sujet de la politique d’industrialisation agraire en cours.
Le Syndicat que j’ai l’honneur de diriger, représentant plusieurs centaines de milliers de foyers agricoles à travers la Morakhan, reconnaît pleinement la nécessité d’une modernisation raisonnée de nos structures de production. Nous ne sommes pas des adversaires du progrès. Nous sommes les fils de la terre, et, comme la terre, nous savons que le changement est inévitable, pourvu qu’il soit patient, enraciné, et qu’il respecte les cycles naturels.
Cependant, nous mettons en garde contre une industrialisation précipitée, pensée dans les cabinets, loin des sillons et des saisons. Nos exploitations ne sauraient être traitées comme de simples usines : elles sont le fruit d’un savoir pluriséculaire, d’un rapport charnel au sol et au climat, d’un équilibre fragile entre l’homme et la matière vivante.
Nous saluons l’intention du tsar Vladimir Ier d’intensifier les moyens de production. Mais nous demandons que ce renforcement se fasse avec l’agriculteur, et non au-dessus de lui. L’introduction de machines, d’engrais synthétiques, de semences modifiées ou de normes centralisées ne doit pas être imposée sans concertation, sans expérimentation locale, sans dialogue avec ceux qui nourrissent la Nation.
L’agriculture ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de l’acier. Elle doit au contraire devenir la première bénéficiaire du progrès technique, sans perdre son âme. C’est là toute la difficulté, mais aussi toute la noblesse de notre tâche.
Le Syndicat Fédératif des Communes Rurales et de l’Artisanat Paysan est prêt à collaborer étroitement avec le Collège de l'Agriculture, pour bâtir une Morakhan où les moissonneuses ne remplacent pas l’homme, mais le servent ; où les campagnes ne sont pas dépeuplées, mais valorisées ; où le pain quotidien demeure le fruit d’un labeur respecté.
Car si la Patrie se tient debout, c’est que quelqu’un, quelque part, a semé, labouré, soigné, récolté. Ne l’oublions jamais.
Fait à Snatviya, le vingt troisième jour du quatrième mois de l'an de grâce deux mille seize. » De là, nous pouvons en ressortir un avis général. Enfin, voici un graphique d'un sondage fait par le Collège de l'Agriculture aux agriculteurs de la région de Nazhyav :
Comme vous le voyez, la majorité d’entre eux attendent de voir, suivis par les favorables, puis ceux qui sont contre l’industrialisation. Eh bien, nous attendrons alors de voir.
I. Histoire et origines Le mot « more » (ou « mor » ; « мŏр » en more) a une longue histoire. Historiquement, la nation more avait pour localisation l'intérieur des terres, plus précisément, à l'antiquité, la Morkh (qui donnera par extension la Morakhan).
Le terme Morkh dérive de mor (du proto-slave hypothétique morъ), lui-même possiblement issu d’un archaïsme du mot наръ (nar" – peuple) ou de миръ (mir" – communauté, monde). Par contraction et évolution dialectale, mir" aurait pu donner mor" puis mor, tandis que nar" aurait pu décliner en nor" puis mor" et enfin mor.
Dans une autre tradition, mor est aussi lié à la déesse Morena, figure mythique de la vie et du renouveau, qui serait à l'origine du mythe de l'homme. Morkh est également dérivé du terme « kh » qui serait un raccourcissement du mot khon (qui donnera khan) employé par les tataro-mongols et désignant un prince tatare. « Morkh » serait alors un terme désignant le « la principauté du peuple originel » ou « la terre du prince du peuple des terres intérieures ».
Les mores (ou mor ; « мŏр » en more) sont un peuple slave d'Eurysie de l'Est, au même titre que les slavisses (ou slavis) et les estaliens (qui ne sont pas géographiquement d'Eurysie de l'Est, mais le sont culturellement, à l'instar des polkes [ou polks] qui sont plutôt d'Eurysie Centrale, vers feu le Transgoskovir).
Les proto-slaves, dans lesquels sont comptés les mores et polkes, sont arrivés en Eurysie de l'Est aux alentours de cinq mille avant Jésus-Christ. Iceux se sont alors confrontés aux populations déjà présentent sur le territoire : les peuples de la steppes : proto-blêmes et tataro-mongols, installés depuis des temps immémoriaux, et les populations traversières, ditent « de la langue ». La cohabitation entre les peuples de la langue et les peuples de la steppes, jusque là paisible, fut perturbée par l'arrivée par le Nord des proto-slaves, dont en pense que l'origine serait Samara – Samara que l'ont appelle d'ailleurs « la mère des slaves » car on pense qu'y sont née les proto-slaves et le Kraal Svinkarde. Les slaves sont relativement connus pour leur impétuosité, leur barbarie... et ce fut là certainement leur premier acte de ce genre. II. Culture La culture des mores est très peu uniforme. En effet, il existe plusieurs sous-genre dont les bourtes, kriviaques, biélomores, et d'autres encore. Ainsi, pour des raisons de praticité, on va se concentrer sur la culture des mores (HRP : équivalent des russes d'avant révolution [1860]). 1. Danse Les mores possèdent un grand palmarès choréologique. L'une des danses mores les plus connues est le khorovod, qui consiste à se déplacer en cercle en se tenant par la main. Cette danse est commune à toutes les nations slaves orientales, est généralement consacrée aux fêtes slaves (et païennes), et a une signification rituelle. Aujourd'hui, le routcheïоk, une modification du khorovod, est populaire parmi les mores. Il s'agit d'une sorte de « jeu » où des danseurs en binômes courent dans le « tunnel » formé par deux files de personnes se tenant les mains en l'air. Les khorovods sont toujours populaires aujourd'hui et sont organisés par les enfants autour de l'arbre du Nouvel An.
Il existe également de nombreuses danses improvisées appelées pliaska, mot qui signifie d’ailleurs littéralement « danse ». Habituellement, les gens dansent lors d'une occasion festive ou d'un grand événement de marché. Les principaux mouvements sont les accroupissements, les claps dans les mains et les tapes des pieds. Les hommes et les femmes dansent sans se toucher, tandis que d'autres regardent, applaudissent et chantent. Les femmes se déplacent souvent en douceur, comme des cygnes, en tenant un mouchoir, tandis que les hommes dansent avec ferveur en effectuant des mouvements et des sauts de grande amplitude.
Certains sous-groupes ethniques ont leurs propres variantes de pliaska : par exemple, les cosaques dansent le joyeux et fringant kozatchok.
Les marins dansaient quant à eux le iablotchko, qui consistait principalement à s'accroupir et à pousser les jambes en avant. Cet élément montre symboliquement un aspect de combat.
Le XIXe siècle a été marqué par des innovations en matière de danse et de chant qui se sont avérées si populaires qu'elles ont commencé à être considérées comme « folkloriques ». Par exemple, les hommes dansaient beaucoup sur Kamarinskaïa, une chanson de Wladimir Kamarin, et c'est ainsi que ce type de danse d’accroupissements a reçu son nom.
Une autre danse intéressante est la barynia (littéralement, « dame de la haute société »), une danse ironique et joviale qui a d'abord été une parodie d'un conflit entre une propriétaire terrienne et son serf. Au fil des ans, elle est devenue une danse énergique et joyeuse, généralement sur un air d'accordéon.
Il serait enfin injuste de ne pas mentionner la quadrille more, une danse qui prend ses racines à la cour royale teylaise. Elle est arrivée en Morakhan au début du XVIIIe siècle avec Pierre le Grand qui a adopté en masse les habits, les manières et les cérémonies ouesteurysiennes. Néanmoins, la danse a ensuite atteint les classes inférieures et s'est transformée en une danse folklorique. Elle s’effectue souvent à deux, en changeant de partenaire et en traversant la « piste de danse ».
2. Chants Les mors ont une riche tradition chorale et vocale. Les chants populaires (pesni mori) sont souvent interprétés en polyphonie, avec une voix principale soutenue par un chœur qui module entre graves profonds et aigus clairs. Ces chants ont d’abord été liés aux saisons agricoles : semailles, moissons, fêtes d’hiver, mariages. Les thèmes récurrents sont l’amour, la séparation, la guerre et la nature.
Les chants féminins se distinguent par leur lenteur et leur intensité émotionnelle : ils sont souvent entonnés à plusieurs voix, créant des dissonances volontairement rudes qui évoquent le vent ou la douleur. Les chants masculins, eux, sont plus rythmés et héroïques, rappelant les campagnes militaires et la vie des cosaques.
Au XIXᵉ siècle, avec l’essor du folklore national, beaucoup de ces chants ont été collectés par des érudits et intégrés à des ensembles choraux. Aujourd’hui encore, les khory mori (chœurs mores) se produisent en habits traditionnels, souvent accompagnés d’accordéon, de balalaïka, de domra et de gusli.
3. Style vestimentaire traditionnel et moderne La tenue more traditionnelle varie selon les régions, mais conserve une certaine unité.
Pour les hommes, l’habit de base est la chemise longue (rubashka), souvent blanche ou rouge, brodée de motifs géométriques au col et aux manches. Elle est portée avec une ceinture tissée aux couleurs vives, un pantalon ample et des bottes de cuir. Dans les régions du nord, un kaftan (long manteau de laine) était souvent ajouté.
Pour les femmes, la robe (sarafan) est l’élément principal : une longue tunique colorée, brodée aux ourlets et portée sur une chemise blanche. Les coiffes varient : le kokoshnik (rigide et orné) pour les fêtes, ou de simples foulards pour le quotidien. Les bijoux de perles et les colliers de verre étaient courants.
Avec la modernisation du XIXᵉ siècle, ces tenues sont passées de l’usage quotidien aux cérémonies, festivals et représentations artistiques. Dans la Morakhan contemporaine, les habits traditionnels sont encore visibles lors des mariages, des commémorations et des fêtes nationales, mais l’habillement quotidien est identique aux modes eurysiennes du XIXe siècle.
4. Nourriture La cuisine more est rustique et nourrissante, héritée des conditions climatiques rigoureuses.
Les plats de base sont le pain noir de seigle, la kacha (bouillie de sarrasin, d’avoine ou de millet), et les soupes. La plus populaire est le borsch more, variante locale du bortsch, préparé avec des betteraves, du chou et parfois du poisson séché.
Les pelmeni (raviolis de viande) et les pirogi (chaussons farcis de pommes de terre, choux ou baies) sont des mets courants.
Dans les régions du nord, on consomme beaucoup de poisson salé ou fumé, tandis que dans les steppes, la viande de mouton et de cheval est plus répandue.
Les boissons traditionnelles incluent le kvas (boisson légèrement fermentée à base de pain de seigle) et l’hydromel. La vodka, arrivée plus tard, est devenue emblématique dans les rassemblements sociaux.
5. Spécificités régionales (oui, au sein même d'un sous-genre) Malgré une unité culturelle, les mores présentent de nombreuses variations régionales :
Les Bourtes (régions forestières) se distinguent par des chants graves, lents, évoquant la nature, et une cuisine riche en champignons et en gibier.
Les Kriviaques ont des danses plus rapides, influencées par les cosaques voisins, et portent des chemises brodées de motifs en losange très reconnaissables.
Les Biélomores (région des plaines et marais) sont réputés pour leurs polyphonies puissantes, souvent chantées par des groupes de femmes en chœur.
Les régions steppiques ont intégré des éléments tatares et mongols : l’usage du manteau de feutre, des chants gutturaux accompagnés de la domra, et une alimentation plus carnée.
Ces spécificités donnent à l’ensemble de la culture more une richesse et une diversité incomparables à celles de leurs cousins slavis, kartiens ou polks, tout en affirmant une identité commune.
6. Religion et mythes La spiritualité more a longtemps reposé sur un ensemble de croyances païennes héritées du monde proto-slave. Ces croyances associaient la nature à des divinités et des esprits domestiques, et structuraient la vie communautaire autour de rites saisonniers.
Morena (Морена), déesse de la mort et du renouveau, occupe une place centrale. Elle est perçue comme celle qui fait mourir l’hiver et qui rend possible le retour du printemps. Les rituels en son honneur consistaient à fabriquer une effigie de paille — souvent habillée comme une jeune femme — que l’on promenait en procession avant de la brûler ou de la noyer dans une rivière. Ce rite symbolisait la fin des froids et l’espoir des récoltes.
Peroun, dieu du tonnerre et de la guerre, était également vénéré. Il était invoqué pour la victoire et pour protéger les moissons. Les guerriers mores juraient parfois « par Peroun » avant de partir au combat.
Domovoï (esprit de la maison) et Leshii (esprit des bois) faisaient partie du panthéon quotidien. Le premier protégeait la famille et le foyer s’il était respecté ; le second, imprévisible, guidait ou égarait les voyageurs dans les forêts profondes.
La christianisation des mores débuta aux alentours du IXᵉ siècle par l’influence des missions venues de l’ouest eurysien et des principautés voisines. L’Église orthodoxe more prit progressivement racine, intégrant certains rites païens aux fêtes chrétiennes. Ainsi, la fête de Morena se transforma en une célébration de la fin de l’hiver, aujourd’hui connue comme la Maslenitsa more (Semaine des crêpes), où se mêlent symboles païens (le feu, l’effigie brûlée) et rites orthodoxes (préparation au Carême), comme cela peut se voir chez les voisins polks.
Au fil des siècles, la religion orthodoxe est devenue la pierre angulaire de l’identité more. Les monastères ont joué un rôle fondamental dans la conservation de la langue, de l’art iconographique et du chant liturgique polyphonique, qui a influencé jusqu’aux chants populaires.
Aujourd’hui encore, malgré une forte sécularisation, les traditions religieuses rythment la vie more : baptêmes, mariages et grandes fêtes orthodoxes (Pâques, Noël julien) restent largement célébrés, parfois mêlés à des coutumes païennes plus anciennes.